Test du Sony Inzone M10S : écran gaming 27″ OLED QHD 480Hz

Dans l’univers compétitif du jeu vidéo, la quête de la performance ultime est une constante. Vous savez que la moindre latence ou un simple défaut d’affichage peut faire la différence entre la victoire et la défaite. C’est précisément pour répondre à cette exigence de réactivité et de clarté visuelle sans compromis que Sony, en collaboration avec des professionnels, a développé l’écran INZONE M10S.

Déballage et premières impressions : une esthétique pensée pour la performance

Dès l’ouverture de la boîte, l’INZONE M10S de Sony impose sa présence. Le design, sobre et futuriste, évoque immédiatement l’univers de la console PlayStation 5, avec ses lignes épurées et son alliance de blanc et de noir. Il est clair que Sony a cherché à créer une synergie esthétique pour les joueurs évoluant sur les deux plateformes. Le montage est d’une simplicité déconcertante. Le pied tripode, stable et bien pensé, se fixe au dos de l’écran en quelques instants. Il est à noter que les vis nécessaires sont parfois bien dissimulées dans l’emballage en polystyrène, un détail à ne pas négliger pour éviter toute frustration. Une fois assemblé, l’écran de 6,2 kilogrammes se montre robuste. Le pied permet un réglage en hauteur et en inclinaison, des ajustements essentiels pour trouver la posture de jeu idéale et préserver son confort lors de longues sessions. La collaboration avec l’équipe e-sport Fnatic se ressent dans cette approche fonctionnelle : chaque élément semble avoir été pensé pour l’efficacité et la performance, sans fioritures inutiles.

Le premier démarrage révèle une interface claire et intuitive. La navigation dans les menus se fait via un joystick situé à l’arrière droit de l’écran, une solution ergonomique bien plus pratique que les traditionnels boutons alignés. Un point de vigilance cependant, partagé par plusieurs utilisateurs : l’écran est susceptible d’être livré en mode économie d’énergie par défaut. Ce mode bride la luminosité et, plus important encore, limite le taux de rafraîchissement à 60 Hz. Il est donc impératif de se rendre dans les paramètres pour désactiver cette option et libérer tout le potentiel de la machine. Cette information, malheureusement peu visible, m’a moi-même fait douter des capacités de l’écran pendant quelques instants. Une fois ce réglage effectué, l’expérience peut véritablement commencer.

La claque visuelle : l’OLED QHD au service du jeu

Le cœur de cet écran est sans conteste sa dalle OLED de 27 pouces. La technologie OLED offre des noirs absolus et un contraste que l’on peut qualifier d’infini, chaque pixel émettant sa propre lumière. Le résultat est saisissant de réalisme. Les scènes sombres dans des jeux comme Alan Wake 2 ou l’exploration de grottes dans Baldur’s Gate 3 gagnent une profondeur et une lisibilité exceptionnelles, sans aucun effet de « blooming » ou de halo lumineux parasite que l’on peut observer sur des technologies LCD. La résolution QHD de 2560 x 1440 pixels est aujourd’hui considérée comme le parfait équilibre pour le jeu sur PC sur une diagonale de 27 pouces, offrant une finesse d’image bien supérieure au Full HD sans exiger la puissance de calcul démesurée de la 4K.

La colorimétrie n’est pas en reste. Avec une couverture de 98,5 % de l’espace colorimétrique DCI-P3, les couleurs sont riches, vives et justes. Les mondes ouverts et chatoyants de jeux comme Forza Horizon sont sublimés. La luminosité maximale annoncée à 1300 nits en pic HDR promet des éclats de lumière percutants, renforçant l’immersion dans les contenus compatibles. J’ai cependant noté, comme certains puristes, que la finition mate de la dalle, très efficace contre les reflets, peut générer un très léger effet « marbré » ou granuleux sur les fonds parfaitement blancs. C’est un compromis technique connu des dalles WOLED mates, invisible en jeu mais qui pourrait être perçu par les utilisateurs les plus sensibles lors d’un usage bureautique intensif.

Vitesse et réactivité : le 480 Hz qui change la donne

C’est ici que l’INZONE M10S se distingue de la concurrence et justifie son positionnement haut de gamme. Le couple formé par le taux de rafraîchissement de 480 Hz et le temps de réponse de 0,03 ms gris à gris est tout simplement ce qui se fait de mieux sur le marché pour les joueurs compétitifs. En pratique, la fluidité est absolue. Les mouvements de caméra les plus rapides dans des jeux comme Counter-Strike 2 ou Apex Legends se font sans la moindre trace de flou de mouvement ou de ghosting. L’image reste parfaitement nette en toutes circonstances, offrant un avantage non négligeable pour acquérir les cibles. Pour exploiter un tel taux de rafraîchissement, une configuration matérielle très musclée est évidemment requise, idéalement articulée autour d’une carte graphique de dernière génération comme une NVIDIA GeForce RTX 4090.

Pour garantir une expérience sans faille, Sony a intégré toutes les technologies de synchronisation modernes. L’écran est certifié NVIDIA G-Sync Compatible et prend en charge l’Adaptive Sync (et donc AMD FreeSync Premium), ainsi que le VRR (Variable Refresh Rate) pour les consoles. Quelle que soit la source, les déchirures d’image (tearing) sont éliminées. Le jeu est fluide, réactif et sans artefact visuel. C’est un moniteur qui ne fait aucun compromis sur la performance brute, s’adressant avant tout à ceux pour qui chaque milliseconde compte. Le sacrifice se fait sur la résolution, certains utilisateurs pouvant préférer un écran 4K à 144 Hz, mais pour la cible visée, la fluidité extrême du 480 Hz est un argument bien plus puissant.

Ergonomie et connectique : les choix de Sony

Au-delà de l’écran, l’écosystème logiciel INZONE Hub pour PC permet de gérer tous les paramètres de l’écran directement depuis Windows, de créer des profils pour chaque jeu et de synchroniser les réglages avec d’autres périphériques de la gamme. C’est un outil complet, bien que son chargement puisse parfois sembler un peu lent. La connectique est résolument moderne et tournée vers l’avenir. On retrouve un port DisplayPort 2.1, indispensable pour atteindre les 480 Hz en 1440p, ainsi que deux ports HDMI 2.1 qui assurent une compatibilité parfaite avec la PS5 et la Xbox Series X, permettant de profiter du 1440p à 120 Hz. Un hub USB avec trois ports USB 3.0 vient compléter l’ensemble, permettant de brancher facilement ses périphériques.

C’est cependant sur la partie audio que Sony a fait des choix qui pourront diviser. L’écran ne dispose que d’une unique sortie casque jack 3.5 mm. Il n’y a ni sortie optique, ni connectivité Bluetooth intégrée. Pour les joueurs qui utilisent un casque-micro filaire, cela ne posera aucun problème. Pour ceux qui dépendent d’un système son externe via optique ou d’un casque sans fil Bluetooth, c’est un manque qui pourra s’avérer rédhibitoire et qui a d’ailleurs poussé certains acheteurs à se rétracter. Les haut-parleurs intégrés sont, comme souvent, anecdotiques et ne serviront qu’en dépannage. Il s’agit d’un choix assumé, privilégiant une fiche technique centrée sur l’image et la réactivité, au détriment de la polyvalence multimédia. C’est un point à considérer sérieusement en fonction de son propre équipement et de ses habitudes.

Bilan du test

Mon avis sur ce produit

Après plusieurs jours d’utilisation, mon avis sur cet écran Sony INZONE M10S est assez clair : la qualité d’image est tout simplement exceptionnelle grâce à la dalle OLED et la fluidité à 480Hz est un pur bonheur en jeu, avec une compatibilité parfaite sur PS5. Cependant, cette excellence visuelle a un coût, et pas seulement financier car le prix est très élevé. À ce tarif, je m’attendais à mieux sur les aspects périphériques : la gestion des câbles est peu pratique, l’ergonomie générale est perfectible et, surtout, la qualité des haut-parleurs intégrés est si médiocre qu’un système audio externe devient indispensable. C’est un écran de niche, une bête de course pour les joueuses et joueurs exigeants qui privilégient la performance visuelle avant tout, mais qui devront faire des concessions importantes sur le confort d’utilisation et les fonctionnalités annexes.

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