Test Samsung Odyssey Neo G8 : écran UHD incurvé 240Hz

La quête du moniteur de jeu ultime vous confronte souvent à un choix difficile : faut-il privilégier la finesse d’une résolution 4K ou la fluidité extrême d’un taux de rafraîchissement à 240 Hz ? Si vous refusez ce compromis et recherchez une immersion visuelle totale, Samsung entend répondre à vos attentes avec l’Odyssey Neo G8. Cet écran promet de réunir le meilleur des deux mondes, sans aucune concession sur la performance.

Déballage et premières impressions

Dès la sortie du carton, le Samsung ODYSSEY Neo G8 impose sa présence. Avec ses 32 pouces et son design bicolore, mêlant une façade noire sobre à une coque arrière blanche futuriste, il ne laisse pas indifférent. Le moniteur est lourd, près de 13 kilogrammes avec son pied, ce qui inspire une sensation de robustesse et de qualité de fabrication. Le montage du pied est simple et ne requiert aucun outil. Celui-ci s’avère d’ailleurs très stable et offre des réglages complets en hauteur, en inclinaison et même en rotation pour un passage en mode portrait. L’esthétique est soignée, avec un éclairage CoreSync à l’arrière qui projette une lumière d’ambiance synchronisée avec les couleurs de l’écran. Un détail appréciable pour parfaire l’immersion. Seul bémol dans ce tableau presque parfait : l’absence du câble USB-B vers USB-A dans la boîte. Pour un moniteur de cette gamme de prix, devoir acheter séparément le câble permettant d’activer le hub USB 3.0 intégré est un oubli regrettable.

Caractéristiques techniques et mise en route

Sur le papier, le Neo G8 affiche des spécifications qui visent le sommet du marché des moniteurs de jeu. Il s’agit du premier écran au monde à combiner une résolution 4K UHD avec un taux de rafraîchissement de 240 Hz. Pour y parvenir, il s’appuie sur une dalle VA de 32 pouces dotée de la technologie Quantum Mini-LED, promettant des contrastes saisissants et une luminosité élevée. L’incurvation est également un point central de l’expérience, avec un rayon de 1000R, soit la courbure la plus prononcée actuellement disponible, conçue pour épouser le champ de vision humain.

Une fois l’écran branché, une étape de configuration manuelle s’impose. Par défaut, le moniteur est réglé sur 120 Hz. Pour profiter de la pleine puissance de la bête, il faut se rendre dans le menu OSD (On-Screen Display), via le petit joystick situé sous le logo Samsung, pour activer manuellement le mode 240 Hz ainsi que l’Adaptative-Sync (compatible FreeSync Premium Pro et G-Sync). Une fois cette manipulation effectuée, l’expérience peut véritablement commencer. Le logiciel intégré est fonctionnel, mais sa réactivité pourrait être améliorée, et la mise en veille rapide après seulement quelques secondes d’inactivité peut parfois surprendre.

L’expérience en jeu : une immersion totale

C’est en jeu que le Samsung ODYSSEY Neo G8 révèle tout son potentiel. Couplé à une carte graphique haut de gamme, comme une Nvidia RTX 4090, l’expérience est tout simplement spectaculaire. La combinaison de la résolution 4K et de la fluidité extrême des 240 Hz offre une netteté d’image et une réactivité sans précédent. Sur des titres rapides, la différence est palpable : les mouvements sont d’une clarté absolue, sans la moindre trace de flou ou de rémanence, grâce au temps de réponse de 1 ms. L’incurvation 1000R, bien que potentiellement déroutante au début, devient rapidement un atout majeur pour l’immersion. Elle enveloppe le champ de vision et donne une profondeur accrue aux environnements 3D. Les noirs profonds de la dalle VA, sublimés par le rétroéclairage Mini-LED, offrent un contraste dynamique impressionnant. Le HDR 2000 produit des pics de luminosité éclatants qui donnent vie aux scènes les plus contrastées. J’ai noté un léger effet de « blooming » (halo lumineux autour des objets clairs sur fond sombre), inhérent à cette technologie, mais en pleine action, ce détail devient quasiment invisible et ne nuit en rien à l’expérience globale qui reste de très haute volée.

Polyvalence au quotidien : entre travail et divertissement

Si le Neo G8 est taillé pour le jeu, sa polyvalence est un atout non négligeable. Pour le travail, la résolution 4K sur une diagonale de 32 pouces offre un espace de travail immense et confortable, avec une densité de pixels qui rend les textes parfaitement nets. La courbure 1000R demande un temps d’adaptation pour les tâches de bureautique, notamment sur des logiciels utilisant des lignes droites comme Excel, mais elle s’avère agréable pour le multitâche en permettant de garder plusieurs fenêtres dans son champ de vision. C’est là que la dalle VA Quantum Mini-LED tire son épingle du jeu : elle offre des contrastes qui flirtent avec ceux de l’OLED, sans l’anxiété permanente du marquage (« burn-in ») sur les éléments statiques de l’interface. Pour le visionnage de films et de séries, le format 16:9, le contraste élevé et la qualité des couleurs font de cet écran un excellent support multimédia. Cependant, une bonne idée est de noter qu’il est conçu pour une utilisation en solo, face à l’écran. Les angles de vision, caractéristiques des dalles VA, montrent rapidement leurs limites dès que l’on s’écarte de l’axe central. J’ai également pu constater que la qualité d’affichage peut varier d’un modèle à l’autre, certains utilisateurs rapportant des problèmes d’uniformité des couleurs ou de « scanlines », des défauts de fabrication qui semblent toucher une partie de la production. Mon modèle de test n’a heureusement présenté aucun de ces défauts majeurs, offrant une image homogène et sans pixel mort.

Bilan du test

Mon avis sur ce produit

Après plusieurs semaines avec le Samsung Odyssey Neo G8, mon avis est clair : pour le jeu, c’est une expérience absolument époustouflante. La combinaison de la résolution 4K et du taux de rafraîchissement de 240Hz offre une fluidité et une netteté d’image que je n’avais que rarement vues, avec des couleurs vives et une réactivité irréprochable. Pourtant, cette excellence a un coût et s’accompagne de compromis assez frustrants à ce niveau de prix, comme l’absence incompréhensible du câble USB-B pour activer le hub, une performance HDR qui peut décevoir avec un halo lumineux parfois présent ou encore une courbure très prononcée qui ne conviendra pas à tout le monde pour un usage bureautique. C’est un moniteur d’exception pour les joueuses et joueurs qui recherchent la performance brute avant tout, mais il faut être prête à accepter ses quelques défauts et son tarif pour en profiter pleinement.

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